Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 716

Bulletin n° 41 – Septembre 2013
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
LES DIRIGEABLES - « En ballon ! Pendant le siège de Paris » par Gaston TISSANDIER
Avant 1870, des dirigeables avaient été étudiés dont un
prévu pour libérer Paris. Cependant, il faudra encore
patienter quelques années pour que ce genre
d’aéronat plus léger que l’air soit au point. Comme son
nom l’indique, l’avantage de ce ballon en forme de
cigare et équipé d’une hélice entraînée par une
machine à vapeur est qu’il ne subit plus l’action des
vents. Il est donc manœuvrable.
Il faut attendre le 9 août 1884 pour qu’à l’établissement
aérostatique de Chalais-Meudon les capitaines RENARD
et KREPS mettent au point « LA FRANCE », un dirigeable
à hélice motorisé par un moteur électrique.
Son premier vol, le premier en circuit fermé au monde,
est réalisé à Villacoublay et va durer 23 minutes sur un
circuit de 8 kilomètres.
Il n’y aura pas de stations aérostatiques dans la région
centre, les premières seront concentrées au nord-est de
la France. On devine pourquoi. La logistique de mise en place de ces aérostats pour des vols
effectifs est longue et compliquée. Elle demande une main-d’œuvre importante et un transport
encombrant qui nécessite un convoi hippomobile imposant. Nous pouvons imaginer dans quelles
conditions les dirigeables évoluent dans les grandes manœuvres militaires au début du XX siècle : les
machines dans des remorques, enveloppes dégonflées, d’autres remorques suivent, les hangars
démontables, les treuils, les cordages, filets, nacelles, instruments, les voitures atelier, les voitures de
gonflement, voitures de gaz comprimés, de télégraphie et fanions de télégraphie sans fil, les
équipements militaires et ceux spécifiques aux aérostiers, les armes. Il faut encore ajouter à cette
liste le transport des personnels, du charbon et des subsistances militaires ! Ouf !
ORLEANS : des ballons aux avions…
Depuis la réorganisation de l’armée en 1874, le V° CA (Corps d’Armée) de la III° armée est affecté à
Orléans, s’ensuit un bouleversement de la ville qui doit loger 10 000 soldats, si possible près de la
gare, et prévoir des « terrains de manœuvres » et « champs de tir » pour l’entraînement de ces
militaires. Nous passerons sur les casernes pour insister sur les « terrains », lieux qui nous intéressent
pour les expériences aéronautiques. Deux terrains seront acquis rapidement : « la ferme de la
Grange aux Groues » aux limites d’Orléans - Saint-Jean-de-la-Ruelle et de Saran, baptisée « l’école
du soldat » et un terrain en forêt d’Orléans dont la majeure partie est située sur le territoire de la
commune de Saran et le reste sur « Cercottes » qui sera son nom de baptême en hommage à une
grande bataille de la guerre de 1870. Ce terrain sera un « polygone de tir » pour l’artillerie. La ville
d’Orléans a déjà son « aéroclub » qui organise sur le terrain militaire des Groues des fêtes aériennes
où évoluent des ballons et dirigeables en exhibition pour des records, ou tentatives, et des
baptêmes de l’air pour les spectateurs les plus audacieux. L’aéroclub s’installera durablement aux
Groues puis à Cercottes, au point d’avoir un hangar sur chacun des terrains, situation entérinée à
l’arrivée des premiers aéroplanes pour lesquels les militaires méfiants et circonspects autorisaient les
expériences aéronautiques sur leurs terrains. Ce qui a longtemps été considéré par les militaires
comme un sport s’imposera avec la fiabilité des aéroplanes comme un auxiliaire précieux pour
l’observation et le renseignement, plus rapide et moins cher que les « saucisses », et nécessitant des
infrastructures et un personnel moins importants.
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