Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 715

Bulletin n° 41 – Septembre 2013
11
Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
Des terrains, des avions et des hommes
La troisième dimension (partie 1)
Par Jean-Claude Carpentier
L’exploitation de la 3
ème
dimension débute avec les plus légers que l’air au XVIII° siècle (1783), tout
d’abord avec les montgolfières, puis au siècle suivant avec les ballons libres et captifs gonflés au
gaz de ville immortalisés pendant la guerre de 1870 quand Gambetta quitte Paris assiégé à bord de
« l’Armand Barbès ». C’est à cette époque que Saran, alors petit village au nord d’Orléans, entre
dans l’histoire de la conquête du ciel à des fins militaires au profit de l’armée de la Loire d’AURELLE
DE PALLADINE cantonnée à Saint Péravy la Colombes. Gambetta, réfugié à Tours, demandera aux
frères Tissandier d’installer une station d’aérostiers au « Château du colombier ». Les personnels de
tirage des ballons
sont logés dans les bâtiments de la propriété « ferme de la Montjoie ». Les batailles
font rage à Artenay, à Cercottes dans le faubourg bannier et dans la ville d’Orléans. Les ballons en
soie restés célèbres tels les « Ville d’Orléans » et « Ville de Langres » fabriqué à Tours et utilisés au
« camp Français » à Gidy, le « Jean BART » et le « République universelle » aussi nommé « le
Lafayette » qui surveille une ligne de défense « Saran les Ormes » ; ce n’est pas un lieu-dit, il s’agit
d’une ligne de défense allant de Saran à Ormes.
Les ballons sont tirés par les 150
hommes du 39
ème
de ligne et pilotés
par des marins, les seuls qui à l’époque
soient capables de naviguer ; d’où la
présence
de
trois
bataillons
d’infanterie de marine dans le 15
ème
corps de l’armée de la Loire
commandé par un « Marsouin » évadé
de Sedan : MARTIN des PALLIERES.
VILLE DE LANGRES - Premières expériences d’aérostation militaire à GIDY
1
du 16 au 29 novembre 1870
Après deux heures de marche l'aérostat arrive à Saran près de Cercottes, sur les derrières de l'armée
française. Il est 3 heures, l'équipe se met en mesure de faire une première ascension d'essai. On
installe à terre des plateaux de bois chargés de pierres, et munis de deux poulies solides, autour
desquelles glissent les câbles destinés à retenir au sol l'aérostat. A chaque corde une trentaine de
soldats font la manœuvre. Suivant qu'ils laissent filer la corde ou qu'ils la tirent, le ballon
convenablement lesté monte ou descend. La première ascension s'exécute dans de bonnes
conditions à 200 mètres de haut, et de cette hauteur, qui est celle de trois tours de Notre-dame
superposées, on a sous les yeux un vaste et splendide horizon. Après cette expérience, une estafette
accourt, c'est un aide de camp du général d'Aurelles de Paladine dont le quartier général est à
Saint-Péravy ; il vient savoir d'où est parti ce ballon qu'il croit libre ; le chef de l'armée de la Loire n'a
pas encore été prévenu par le gouvernement de l'arrivée des aérostiers militaires.
1...,705,706,707,708,709,710,711,712,713,714 716,717,718,719,720,721,722,723,724,725,...906
Powered by FlippingBook