Bulletin n° 41 – Septembre 2013
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
DE L’ÎLE ARAULT à SARAN
1843 – 1863
Depuis longtemps, les Orléanais se souviennent des exercices des cavaliers militaires sur la rive
gauche du fleuve, sur la levée de la Loire, sur l’ile de la Madeleine et l’île Arrault séparée par le Riau
(ruisseau) de la folie ; des terres gagnées sur les alluvions pour cultiver des légumes primeurs et
établir de petites constructions. Une des familles propriétaires des lieux s’appelait ARRAULT, des
blanchisseurs de toiles installés depuis le XVIII siècle.
1879 - 1894
Un chemin pour chevaux est d’abord aménagé sur la levée de la Loire. C’est un terrain de
manœuvres pour les cavaliers militaires sur lequel on organise également des courses hippiques. Plus
tard, la création de l’hippodrome est officialisée, une tribune Eiffel est construite, mais la
cohabitation avec l’armée provoque des tensions ; les convois militaires endommage la piste. La
ville d’Orléans envisage déjà de reprendre le terrain pour le consacrer aux sports.
QUEL EST LE RAPPORT ENTRE L’ÎLE ARRAUT ET LE PROJET DE SARAN ?
La ville d’Orléans veut son aéroplace depuis la création du premier aérodrome du monde,
l’aérodrome de PARIS « Port Aviation » à Viry-Châtillon accessible par la gare de Juvisy/Orge, d’où
une certaine méprise. Léon DELAGRANGE, Orléanais surnommé le « Dandy volant » a œuvré
activement pour cette création. Il interviendra personnellement auprès de l’ACF et la FAI pour
orienter le choix vers la ville d’Orléans plutôt que vers Pithiviers qui, au travers de souscriptions
nationales, étaient les deux villes du département du Loiret à offrir au Ministère de la guerre un
terrain à destination d’un « Champ d’aviation ».
STRATAGEME
Un bornage de l’Île Arrault avait été effectué le 2 janvier 1815 entre deux propriétaires.
Les documents existants dateraient de 1838 et stipulent qu’un champ de manœuvre est affecté à la
garnison d’Orléans depuis longtemps, loué 600 Francs à l’administration de la guerre pour une
contenance de 8 hectares 83 ares 19 centiares environ (sic !).
Le 31 octobre 1834, un des propriétaires, le sieur BEALEUX, loue la partie lui appartenant à
l’administration de la guerre par baux successifs pour les années 1835, 1836, 1837 prorogés jusqu’au
1
er
novembre 1938, date à laquelle les héritiers de Monsieur BEALEUX ne souhaitent pas renouveler le
bail. La ville leur propose une acquisition amiable. Leurs prétentions sont jugées excessives. La ville
n’aura d’autre solution qu’une procédure d’expropriation pour conserver la destination de « Champ
de manœuvres » pour l’administration militaire. Les formalités et négociations durèrent toute l’année
1839 et une partie de l’année 1840. Le 12 mai 1840, une « ordonnance Royale » autorisait la ville à
acquérir par voie d’expropriation. Le 4 juillet 1840 un acte sous seing privé définit par arbitrage entre
toutes les parties le prix des terrains à céder.
Baux entre la ville et les militaires
La ville devenue propriétaire s’aboucha avec l’autorité militaire pour une location à bail
renouvelable moyennant la somme de 612 Francs à partir du 12 août 1840 et concernant les années
1843, 1846, jusqu’au 31 décembre1849. S’ensuit des baux 3, 6, 9, qui devaient expirer le 31
décembre 1867. Or, à cette époque, la « Garde Impériale » quitte Orléans, ce qui réduit la présence
militaire à un bataillon. Il n’apparaît pas que la ville ait réclamé un loyer et à partir de cette époque
il semble en résulter que l’administration militaire se considérait en possession indéfinie !
(À suivre …)