Bulletin n° 47 – mars 2014
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
enfin, ultimes préparatifs. Et le lendemain, décollage à 6 h 00 du matin et atterrissage victorieux
quarante-cinq minutes plus tard. Cette réussite devient immédiatement une attraction et la foule se
déplace pour saluer le héros et admirer son engin volant.
Atterrir à près de 1500 m est une chose. Mais encore faut-il en redescendre ! Ainsi, à cause d’un fort
vent qui souffle au sommet, ce n’est que le samedi 13 septembre qu’Arthur Faller peut redécoller et
rejoindre Mulhouse.
Cet as des premiers temps de l’aviation compte quelques autres records du monde – très
éphémères – à son actif. Son CV, dont il existe encore un exemplaire, détaille le palmarès : «
Weltrekord von 2 Passagieren » (record du monde de durée vol avec deux passagers). Puis avec 3,
4, 5, 6 et 7 passagers !
Un an après son record au Feldberg, la Première Guerre mondiale éclate. Athur Faller, qui est de
nationalité allemande, puisque né à Schœnau im Schwarzwald, au sud-est de Fribourg, est
incorporé dans l’armée de son pays. Il fera la guerre comme pilote, sur les fronts palestinien et turc,
et combattra également à Verdun.
À l’issue du conflit, le pilote retrouve l’entreprise Aviatik, créée à Mulhouse avant-guerre, puis
transférée à Freiburg en 1914 et à Leipzig en 1916. Aviatik fermera définitivement ses portes en 1920
et Arthur Faller rejoindra sa Forêt Noire natale où il finira sa vie en 1965.
Pas de vol du centenaire
Dans la communauté des pilotes de l’aérodrome de Habsheim, d’où Faller était parti pour battre
son record, l’exploit du 11 septembre 1913 n’a pas été oublié. À tel point qu’une poignée de
passionnés, français et allemands, se seraient bien vus renouveler le vol jusqu’au sommet du
Feldberg.
Les demandes officielles ont été faites par l’aéro-club du Haut-Rhin, le terrain d’atterrissage a été
repéré à plusieurs reprises, les appareils sélectionnés… Malheureusement pour ceux qui souhaitaient
prendre part à cette nouvelle aventure, les autorités du Bade-Wurtemberg ont estimé que les
machines risquaient d’endommager la flore des sommets, restant insensibles au charme du projet
des « faucheurs de marguerites » des temps modernes.
Vous retrouverez l’intégralité de l’historique de cet aérodrome dans la prochaine publication de la
Collection aérodromes : Mulhouse - Habsheim.
(Note de la rédaction)