Bulletin n° 47 – mars 2014
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
Une centrale électrique de secours, toujours fonctionnelle, est construite en 1957-1958, le balisage
des installations est réalisé dans les mêmes moments, et des barrières d'arrêt sont mises en place en
1961 et 1966. Il n'a jamais été question de construire un embranchement SNCF, ce qui aurait
cependant été réalisable. La base a été reliée, à un moment que je ne peux préciser, à l'oléoduc
qui vient de Langres et qui passe tout près d'elle, en se dirigeant vers la station de pompage de
Blémerey, toute proche et toujours existante. On peut ajouter à cela la construction d'aires
destinées à accueillir des installations ou des véhicules des transmissions, ainsi que des plantations
d'arbres et des travaux de peinture réalisés par les services des Ponts-et-Chaussées afin de rendre la
base moins visible depuis les airs.
Les usages de la base
Quels ont été les usages de la base de Mirecourt ? Ils ont bien sûr été réduits, vu son classement, et il
faudrait, pour les connaître avec précision, se livrer à des recherches spécifiques. Les archives des
Ponts-et-Chaussées à Epinal mentionnent des activités aériennes lorsque des exercices nécessitent
la réalisation de travaux particuliers. La base a servi lors de l'exercice
Carte blanche
du 23 au 28 juin
1955 pour un escadron venu de Saint-Dizier, puis pour les exercices interalliés
Beware Fox paw I and
II
fin septembre-début octobre de la même année. Un exercice était prévu en juin 1956 mais le
dossier ne précise pas s'il a eu lieu.
Il semble que l'usage le plus important de la base a eu lieu du 3 au 23 septembre 1958 au profit de
deux escadrons canadiens de
F 86 Sabre
venus de la base de Grostenquin en Moselle où la piste
était indisponible pour rénovation. Vivant sous la tente, ils ont eu une activité aérienne importante
ainsi qu'en témoignent les informations présentes sur le site canadien de cette ancienne base.
Certaines sources indiquent que ces Canadiens sont venus à d'autres reprises, mais sans fournir plus
de précisions.
D'autres activités ont certainement existé, d'autant que la base a été jusqu'à sa dissolution dans une
zone d'entraînement tactique à basse altitude. Il y avait de nombreuses autres bases dans la région
et les mouvements d'avions y étaient constants. La base a aussi pu servir à des exercices à terre, par
exemple des transmissions ou du Service de santé.
Un accident aérien est indirectement lié à la présence de la base. Le lundi 25 janvier 1954, un
F 84 G
d'un escadron stationné à Saint-Dizier effectue une reconnaissance aérienne de la base. L'avion
subit une panne de réacteur et le pilote ne peut pas se poser à Juvaincourt ; il ne peut pas ou ne
veut pas s'éjecter et l'avion s'écrase avenue Victor-Hugo à Mirecourt en occasionnant d'importants
dégâts dans plusieurs habitations et en créant un incendie. Le malheureux pilote y perd la vie.
La suppression de la base et la création de l'aéroport
Avec la décision du général de Gaulle de faire quitter à notre pays les structures intégrées de
commandement de l'OTAN en 1966-1967, la base aérienne de Mirecourt passe sous l'autorité de
l'Armée de l'Air qui n'en a pas l'usage et qui indique son intention de s'en séparer dès la fin de
l'année 1966. L'emprise reste cependant une zone militaire gardiennée par un détachement
rattaché à la base voisine de Nancy-Ochey jusqu'au 31 décembre 1967. Le 4 décembre précédent,
le Premier ministre, M. Pompidou, décide que l'aérodrome est affecté à l'aviation civile et est destiné
à remplacer l'aéroport qui devait être construit à quelques dizaines de kilomètres, dans le secteur
de Charmes et Chamagne. La base est prise en charge par la
Direction départementale de
l'Equipement
le 1
er
janvier 1968. A l'issue de diverses décisions administratives puis de son
aménagement, l'aéroport est ouvert à la circulation aérienne en 1969. Aujourd'hui, seules les
marguerites et certains éléments des clôtures rappellent l'origine militaire de l'aéroport.