Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 672

Association ‘’Anciens Aérodromes’’
Site Eolys- Aérodrome de Merville-Calonne LFQT
Rue de l’Epinette, 62136 LESTREM-France
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L’aérodrome du mois
L'Aéroport de Roanne-Renaisson à travers le temps
Paul Mathevet (membre 2A)
(Coll. M. Lacharme via Paul Mathevet, membre 2A)
‘’Toutefois, le 2 Août 1910, le vent ayant baissé quelque peu, Lucien Buisson s’élança, utilisant la voie romaine
comme piste de départ depuis Clermont’’.
Pour la première fois, un plus lourd que l’air volait en Auvergne !
Durant son séjour en Auvergne, Buisson avait brisé son hélice. Bodet, homme de toutes les ressources, qui était le
mécanicien et le collaborateur fidèle de l’aviateur, fit exécuter une hélice impeccable par un marchand de
meubles de Saint Etienne, Monsieur Duperray. Puis les managers entraînèrent Buisson à Roanne-Matel. Toujours
par la route, la nuit, ailes repliées, l’avion se rendit au terrain. Les murs de Roanne étaient couverts d’affiches
mirobolantes. Mais le jour de la fête, Buisson ne réussit que quelques sauts. A force d’observer, Bodet se rendit
compte que l’appareil en vol avait toujours une position penchée, l’arrière semblant piquer vers le sol de façon
désespérante. Dans la nuit du 17 au 18 Août, Bodet – il n’était pas avare de son sommeil – déplaça le moteur de
cinq centimètres en avant. A l’aurore, Buisson vint procéder à un essai. Miracle! L’avion s’éleva normalement et
accomplit un circuit impeccable autour d’une haie de peupliers…
Le pauvre avion en avait tant enduré depuis quelques mois qu’on l’avait baptisé «La Guenille». Mais, ce matin là,
«La Guenille» sous ses nippes, était éblouissante. «Ah! Si vous l’aviez vu, ma chère «Guenille» dans le soleil
levant, me dit Bodet, elle volait, vous entendez. Et les oiseaux chantaient dans les peupliers. Oui, je pleurais!»
Il n’y avait rien sur ce terrain de Matel, que cinq ou six gerbes de blé, pas de bruits, que quelques prières
d’alouettes invisibles, personne que trois paysans qui, les yeux mouillés enlevèrent Buisson de la «Guenille» pour
le porter en triomphe!
En public, Buisson accomplit un vol de 800 mètres avec deux virages. Notre compatriote reçut de nombreux
compliments et encourageants de la part de Monsieur Launois, sous-préfet et de Monsieur Micou, maire de
Roanne. La première émotion calmée, Bodet déclara:«Et maintenant nous allons traverser Saint Etienne…»
Il y eut, pour empêcher la réalisation de ce rêve, une catastrophe! «Quelqu’un», sous le hangar de Matel, ôta le
moteur de l’aéroplane…pour le vendre!
Ce fut un coup terrible pour Buisson. Ma famille me conduisit, le 13 Septembre 1911, à Pont de Rhins, joli coin
enfoui dans la verdure aux portes de Roanne. Je n’ai retenu que peu de choses du meeting, car Garros n’y était
pas et je ne pénétrai pas sur le terrain. Kiki, Obre et Mouthier évoluaient, on parlait beaucoup du pilote roannais
Jailler, qui venait de conquérir son brevet de pilote.
Extrait de l’ouvrage d’Ennemonde DIARD «Coups d’ailes»
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