Bulletin n° 46 – février 2014
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
Le Zeppelin est entouré par les militaires tandis qu’un officier vérifie les documents dans la nacelle
(Coll. Jean-Louis Roba)
En fin d’après-midi, on autorisa les officiers à envoyer des télégrammes à leur ambassade, à la
société Zeppelin et à leurs amis pour demander de l’argent nécessaire au règlement des divers frais
et … à l’acquittement de droits de douane (en effet, les atterrissages trop fréquents de ballons
allemands en territoire français avaient amené Paris à décider, en 1909, que ces ballons devraient
payer ou consigner des droits de douane pour leurs enveloppe et agrès) !
Ayant endossé des de vêtements civils, les officiers gagnèrent la poste étant insultés sur le chemin
par quelques nervis. Des pierres auraient même été lancées à leur encontre. Pendant la nuit,
l’appareil sera gardé tandis que l’équipage dormait à bord dans des couvertures fournies par les
militaires de Lunéville.
Au petit matin du 4 avril, le général Auguste Hirschauer, inspecteur de l’aéronautique militaire (et
spécialiste reconnu des aérostats), ayant quitté Paris avec quelques spécialistes de l’établissement
d’aérostation de Chalais-Meudon, arriva à Lunéville et, sans trop le manifester ouvertement,
inspecta soigneusement le dirigeable avec les experts. La curiosité militaire satisfaite, l’autorisation
du départ fut accordée mais seuls les civils grimpèrent dans la nacelle, les trois officiers étant
reconduits à la frontière en voiture par les soins de Fischer. Des mécaniciens de la firme Zeppelin
étaient entre-temps arrivés par train (de Baden-Baden et de Francfort sur le Main) pour procéder au
regonflage du ballon sous les yeux de la foule. Malgré la ‘vigilance’ des gardes (et, probablement,
avec une certaine bienveillance de ceux-ci), la nacelle du dirigeable avait été couverte de graffiti
nationalistes («
Bonjour, Strasbourg !
», «
Vive la France !
») ou antiallemands («
Sales Boches !
»)
rédigés à la craie.
Le départ
(Coll. Jean-Louis Roba)