Bulletin n° 46 – février 2014
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
2014-2018
Commémorations de la Première Guerre mondiale
Nous présenterons sous cette rubrique des articles sur la Première Guerre mondiale et nos projets à
venir durant ces quatre années de commémoration.
Incidents aériens frontaliers en 1913-1914
J-L Roba
Suite à l’annexion de l’Alsace-Lorraine en 1871, la région de Lunéville était devenue très proche de
la frontière franco-allemande. De l’autre côté et à proximité, on trouvait deux importants
aérodromes militaires impériaux : Strasbourg et Metz-Frescaty. Il n’est donc pas étonnant, vus les
balbutiements de l’aviation de l’époque, que des appareils égarés se posent du mauvais côté de la
frontière. On connaît ainsi au moins cinq incidents en quatre années :
- un avion à Custinnes
- un autre à Nomeny
- l’atterrissage du Zeppelin L IV sur la plaine des manœuvres de Lunéville (3 avril 1913)
- un biplan à Arracourt (22 avril 1913)
- un Albatros à Croismare (3 février 1914)
Si nous allons ici étudier les trois derniers cas d’erreurs
d’orientation allemandes, soulignons que des
appareils français s’égarèrent de même en territoire
allemand, souvent en Alsace-Lorraine - ce qui allait
régulièrement irriter les autorités locales s’imaginant
que, ce faisant, les équipages voulaient renforcer la
‘belle histoire’ de «
l’oiseau qui vient de France
».
Ainsi, en mars 1913, un avion français piloté par un
civil se posa en Lorraine. Et, selon un journal suisse :
«
Le 24 décembre 1913, dans l'après-midi, un
aéroplane monté par deux aviateurs français a
atterri près d'Avricourt en territoire allemand. Le
pilote, le lieutenant Chaize, appartient au centre
d'aviation militaire de Nancy. L'enquête n'a fait
découvrir aucune charge contre les deux aviateurs
qui s'étaient simplement égarés. Ils ont été remis en
liberté et leur appareil a été ramené à Nancy
».
Malgré la méfiance réciproque, ces cas furent
souvent rapidement réglés avec une certaine
courtoisie, le plus souvent par des militaires proches
de leurs homologues ou par des autorités fortes au
fait des techniques nouvelles.
Les cartes de propagande françaises largement
répandues en Alsace-Lorraine vantaient « l’oiseau venant
de France » qui apporterait la ‘libération’. Cet oiseau
étant souvent assimilé à un avion, on comprend mieux l’ire
des autorités allemandes quand un aéronef français
franchissait incidemment la frontière…
(Coll. Jean-Louis Roba)