Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 840

Bulletin n° 46 – février 2014
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
Le Zeppelin de Lunéville (3 avril 1913)
Le 3 avril 1913 à 6h15, le LZ-16 un des tout derniers produits de la firme Zeppelin de Friedrichshafen
décolla pour effectuer un test à valeur militaire. Si l’aéronef se révélait conforme aux desiderata de
l’armée, il y entrerait sous la dénomination Z-IV. Le dirigeable était mené par le Hauptmann Glund
(Glunz ?) et emportait trois membres d’une commission militaire, les Hptm Fritz George, Oblt Felix
Jacobi et Oblt Hans Brandeis, outre l’équipage habituel de sept hommes.
Environ deux heures après le départ, alors que le LZ-16 évoluait à deux mille mètres, il s’égara dans
un épais brouillard sur la Forêt Noire. Le retour vers Friedrichshafen fut décidé mais l’appareil, poussé
par un fort vent de sud-est, dévia largement de son itinéraire. Des parties de l’appareil givrèrent et
les hélices projetèrent des éclats de glace qui perforèrent l’enveloppe et les ballonnets du Zeppelin,
causant une importante perte de gaz. Il fallut descendre sous la couche de nuages pour
atterrir. Mais se doutant que l’appareil volait sur territoire français, on choisit un terrain adéquat dans
une ville de garnison pour que l’on ne soupçonne pas l’équipage d’espionnage. De plus, la
présence de soldats français protègerait les aviateurs d’une éventuelle animosité des autochtones.
Le Zeppelin posé sur le champ de manœuvres
(Coll. Jean-Louis Roba)
Sur le champ de manœuvres de Lunéville, un régiment de chasseurs à cheval était passé en revue
par le général de division Antide Lescot. Le dirigeable venu très bas frôla les toits et heurta même un
clocher avant de se poser vers 13h30. Les soldats présents sur le terrain aidèrent à l’atterrissage
avant de former un cordon de sécurité autour de l’aéronef pour maintenir les curieux à l’écart. Car
la foule allait affluer à la vue du ‘gros oiseau’. La garde fut renforcée et les autorités prévenues.
Le baron Adrien de Turckheim, maire de Lunéville, le sous-préfet des Vosges Lacombe, et le
commissaire spécial Fischer, procédèrent aux vérifications d’usage soit l’interrogatoire des aviateurs,
la visite du dirigeable et la vérification des documents de bord. Contrairement aux craintes
allemandes (avivées par certaines fausses rumeurs répandues lors d’atterrissages antérieurs en
France), les autorités et la population en général ne se montrèrent que peu hostiles. Le récit très
crédible fut accepté comme tel mais l’engin dut être immobilisé par le directeur local du Génie
militaire. Les premières réparations (dont le démontage d’un des trois moteurs) furent cautionnées
par le chef de bord et les trois militaires qui avancèrent les deniers pour payer cent cinquante
ouvriers.
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