Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 766

Bulletin n° 43 – novembre 2013
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Association ‘’Anciens Aérodromes’’
anciens-aerodromes.com
Site Eolys - Aérodrome de Merville -Calonne LFQT
PROJETS
Cercottes : « la ferme du pendu » ainsi nommée du temps où les « fourches patibulaires » des
« justices seigneuriales » trônaient au nord du village sur la « route de Paris ».
Ormes : « la ferme du bois Girard » là ou Maurice FARMAN s’est posé dans son ville à ville « Buc-
Chartres » « Chartres-Orléans ». Dans les années 20, nous en reparlerons suite à un atterrissage de Mr
Pierre COT (ministre passionné d’aviation) à Saran pour envisager un grand terrain d’aviation à
l’ouest d’Orléans. Ce projet aboutira un peu plus à l’ouest dans la Beauce dite « pouilleuse » à
Boulay-les-Barres que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « BRICY »
Saran : la « ferme du grand Sarry » et les « Chimoutons » sont les quatre projets proposés par la ville
d’Orléans au Ministère de la Guerre. Le Génie et le Général HIRSHAUER en poste à cet époque
jugent « Chimoutons » idéalement placé et accessible par plusieurs voies qui ne traversent aucune
agglomération et ne sont pas sur des « grands routes ».
Valses hésitations entre « Chimoutons » et « Grand Sarry » qui sera un des projets les plus abouti. Le
prix des terrains en culture est le plus grand problème d’autant plus que la ville d’Orléans prévoit un
terrain de plus de 100 ha ; comme pour « Port Aviation » 90 ha pour l’aviation et de 30 à 50 ha pour
la cavalerie.
C’est le général HIRSCHAUER qui s’impatiente et décide que le terrain choisi est et sera les
« Chimoutons » pour les raisons évoquées précédemment. Il classera le projet d’utilité publique, le
sort en est jeté Saran, accueillera le terrain d’aviation d’Orléans.
A cause des prix des terrains situés au sud de l’emprise, plus fertiles que ceux situés au nord, la ville
d’Orléans révisera ses ambitions à la baisse avec un terrain ramené à 90 ha : 50 pour l’aviation 40
pour le champ de manœuvres des cavaliers.
Monsieur Gabriel DEBACQ, maire de Saran, défendra âprement les intérêts de sa commune (voies
publiques dans l’emprise) et de ses administrés. Les acquisitions se feront toutes à l’amiable, sans
recours à l’expropriation, mais elles seront échelonnées de 1912 à 1928, interrompues pendant le
premier conflit mondial.
Le département accorde une subvention puis demande un remboursement du dépassement ;
discussions, conventions, tractations, promesses de vente, acquisitions financement avec toujours en
toile de fond « l’Île Arrault » comme argument dans un des derniers chantages.
LES DIFFICULTES DE L’INSTALLATION
La ville d’Orléans imposera aux militaires la présence de l’aviation civile en application de la
convention de 1912. L’état s’y refuse. Suite à de longues tractations où il est encore question pour
l’armée de récupérer en plus du « champ d’aviation » de Saran le champ de manœuvres de « l’Île
Arrault », la ville d’Orléans s’engage à laisser la jouissance gratuite du terrain, sans contre-partie aux
militaires à la condition que ceux-ci établissent sur ce terrain une activité aéronautique durable.
Comme l’état y trouve avantage, les deux parties éviteront une longue procédure. Mais comme le
général SACONNEY classera l’aérodrome de Saran en 1920 « terrain d’atterrissage » c'est-à-dire
« terrain de secours » l’armée se désengagera et ne respectant pas la condition définie, elle versera
100 000 Francs d’indemnité à la ville d’Orléans. Ce terrain a-t-il été créé trop tôt pour satisfaire la
future armée de l’air ou trop tard pour compter parmi les terrains mythiques des pionniers de
l’aviation ? Ce qui est certain, c’est que les habitudes ont la peau dure et que les pilotes qu’ils soient
civils ou militaires ne connaissent à Orléans que « les Groues » ou « Cercottes » et préfèrent s’y poser
plutôt que sur un terrain non aménagé, non clôturé, sans dépôt de carburant où il faut faire plusieurs
kilomètres pour trouver un téléphone aux « Aydes », dans le faubourg Bannier. Seul le Génie y
installera une station radio (centre d’écoute du « plateau de Saran » parfois nommé « plateau des
Aydes ») qui restera en service jusqu’en 1919.
De 1914 à 1918 Orléans est une importante base arrière. Bien que ce soient « les Groues » et
Cercottes » qui sont répertoriés comme terrains d’aviation d’Orléans, ceux-ci sont utilisés l’un
comme camp de prisonniers Allemands, l’autre pour l’AS (Artillerie Spéciale) du commandant
ESTIENNE (le père des chars). C’est malgré tout à Saran que les avions militaires pourront se poser
pour des révisions, entretiens et réparations. Les demandes de billets de logement ne laissent aucun
doute sur la destination des différents officiers hébergés sur place.
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