Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 241

Association ‘’Anciens Aérodromes’’
Site Eolys- Aérodrome de Merville-Calonne LFQT
Rue de l’Epinette, 62136 LESTREM-France
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Une piste faite grossièrement avec de la terre
blanche, avec des bandes blanches simulant
l’entrée de la fausse piste dans le sens
approximatif, Cerqueux – La Vallée Villarson, piste
éclairée de nuit par des globes rouges espacés
tous les 100 mètres environ, alors que le vrai camp
de Bricy est dans l’obscurité la plus totale. Ce qui
n’empêchera pas les bombardements de
l’aérodrome.
Les allemands construisirent un baraquement avec
une seule porte, sans fenêtres, celles-ci peinte en
trompe-l’œil sur les murs en tôle. A l’intérieur,
différents objets : roues, hélices, etc. Sur ce faux
camp, bien en évidence des fûts d’huile, des
caisses de munitions vides, des vieilles voitures,
disposés vers Champs.
Ce faux aérodrome allemand avait douze avions
rescapés des bombardements du vendredi 10 mai
et du samedi 11 mai 1940 de Bricy, avions plus ou
moins en bon état. Près de Nids, dispersés dans les
champs, quatre bimoteurs Bloch MB-131,
dépourvus de moteurs avec hélices tripales, croix
de la Luftwaffe, et croix gammée sur les
empennages. Près de Villaumoy, au bord de la
route 4 monomoteurs, prototypes divers, dont trois
monoplaces.
Bloch MB-131
© Gérard Lemaitre via Jean Luc Carpentier
Soit un Caudron 712, un Caudron 714, un Caudron
760, plus un Caudron C870 P2 biplace avec une
croix gammée ayant une mitrailleuse en bois
enfoncée dans un trou percé à l’avant du Cockpit.
Epave de Caudron C870 grimé en appareil Allemand
© Gérard Lemaitre via Jean Luc Carpentier
Egalement sur ce terrain : deux Breguet 693, un
Potez 63 et une épave d’un Amiot 354, sans oublier
quelques avions en bois (ATTRAPEN), assez
grossiers, dont deux à proximité de la ferme de la
Vallée, avec camouflage par filets.
Amiot 354
© Gérard Lemaitre via Jean Luc Carpentier
La surveillance était minime : quatre soldats
Allemands d’un certain âge assurant la garde, un
au téléphone, et les trois autres assurant les
rondes. Ces allemands logeant à Cerqueux, dans
une pièce réquisitionnée dans la maison de
monsieur Regis Chesneau, puis logèrent dans un
baraquement de deux pièces construit presque en
face de chez monsieur Regis Chesneau. Toujours à
Cerqueux, dans un champ appartenant à monsieur
Joseph Pointereau, les allemands feront un trou
pour enterrer un canon anti-aérien. Ce canon, situé
à une cinquantaine de mètres, à l’est de la route
Cerqueux – Nids, restera en place environ six mois.
En 1943 les allemands autorisèrent monsieur
Ludovic Grillon à venir faire paître son troupeau de
mouton sur ce faux camp. Un jour le fils du fermier
monsieur Pierre Grillon eu la surprise et la peur de
voir un petit avion allié atterrir à proximité, sur
l’ancien chemin dit de Cerqueux à Meung, puis
décoller aussitôt histoire de narguer l’occupant, les
soldats allemands courant en vain avec leurs fusils.
Une légende tenace veut qu’une nuit les alliés
bombardèrent ce faux camp avec des bombes en
bois. En réalité, seules seront larguées quelques
fausses bombes mais sur la piste, se moquant ainsi
de la présence de l’occupant.
Une anecdote existe également concernant le
gardiennage du faux camp. Parmi nos quatre
gardiens, il y eu quelques temps un soldat
autrichien qui quand il le pouvait était à l’écoute de
Londres, profitant sans doute de l’absence de ses
collègues de surveillance qui régulièrement allaient
au ravitaillement au bourg d’Epieds en Beauce.
Puis vinrent de jeunes soldats en convalescence
relevant de blessures subies en Union Soviétique et
dont il fallait se méfier, il n’y eut donc plus de
contact avec la population locale
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