Association ‘’Anciens Aérodromes’’
Site Eolys- Aérodrome de Merville-Calonne LFQT
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HISTOIRE DE L'AERODROME DE LORIENT
d'après la Gazette de Lann-Bihoué - Hors-série du 1er septembre 2003 du Conservateur M. Vilsalmon
1 – LE CENTRE D'AVIATION MARITIME DE LORIENT (CAML)
Au cours du premier conflit mondial, les côtes françaises sont divisées en secteurs de défense pour surveiller le
trafic maritime, les mouvements de sous-marins et la présence de mines.
Le 4 avril 1917, le CAML est créé et s'installe sur la rive gauche du Scorff à l'emplacement actuel de l'école des
fusiliers marins au lieu dit, à l'époque, « la pointe du … malheur !!! »
Le 4 juin 1917, avec les CAM de l’île Tudy, Quiberon, La Baule, St Nazaire, La Trinité, Paimbeuf, Le Croisic, etc. il
fait partie du groupe « Patrouilles Aériennes de la Loire » et assure la surveillance entre Penmarch et l'embouchure
de la Loire, secteur devenu capital par l'arrivée massive des convois américains à Saint-Nazaire et à Brest.
Il se compose de :
a) du groupe d'hydravions qui met en œuvre des « Donnet-Denhaut », des « Georges Levy » et des « Tellier »
b) du centre captif, créé le 25/01/1918 et qui met en œuvre des ballons captifs de 920 m3 et des bateaux porte-
ballons.
A l'Armistice, il compte une trentaine d'appareils, 11 ballons captifs et 6 bateaux porte-ballons. Son effectif est de
140 personnes (mais pas assez de pilotes) et, à la dissolution des « Patrouilles de la Loire », le CAM Lorient reste
le seul armé.
Son activité est alors très réduite et jusqu'à sa fermeture signalée par le télégramme du 20/11/1920,
confirmée par
décision ministérielle du 1/12/1920, il a plus une fonction d'entrepôt que de base opérationnelle. Décision sans
surprise du fait que, dès 1920, le CF Vaschalde, ancien commandant des « Patrouilles de la Loire » lançait :
« L'Aéro-maritime coûte trop cher et évolue trop vite pour qu'il soit possible en temps de paix d'avoir tout le
personnel et le matériel indispensable à la mobilisation ». Triste fin pour le CAML.
En 1921, le personnel et seulement deux hydravions sont versés au CAM de Brest qui reste seul actif en Bretagne.
Au mois de juillet des manœuvres se déroulent dans la région Lorientaise et la canonnière « la Conquérante »
arrive à Brest pour servir de base de ravitaillement aux hydravions venant de Brest !!!
Les grandes manœuvres de 1922, mettant en œuvre les escadres de la Méditerranée, l'escadre du Nord basée à
Quiberon, les hydravions venant d'Hourtin, de Brest et de Cherbourg, amènent l'Etat Major à réfléchir sur l'utilité
publique d'une base d'hydravions à Lorient et à se préoccuper, en octobre et novembre, de l'état des installations
du « feu » CAML.
Dès le début de 1923, la venue à Lorient, pour de brefs séjours, des appareils « Georges Levy » (GL), oblige les
autorités à remettre le CAML en état de fonctionnement. Des subventions (4000 francs) sont accordées pour
construire un nouveau slipway.
De mars à mai, l'escadrille BN 201, basée à Brest, séjourne à Lorient (le 20 mars arrivée des GL B11 et B12. Le 21
du B13 et le 22 de la canonnière « l’Audacieuse ») avec le personnel et le matériel d'accompagnement pour un
exercice avec l'escadre.
La Sécurité Civile apporte son concours en « prêtant » les pigeons de la « Colombe Lorientaise » qui embarquent
à bord des hydravions.
Le CAM retrouve une nouvelle jeunesse et ce n'est pas fini …
Le 18 octobre, le commandement envisage son réarmement pendant l'année 1924 (l'avis du commandant Teste,
enfant du pays, alors affecté au SC Aéro, y est peut-être pour quelque chose.) et, une bonne nouvelle n'arrivant
jamais seule, le ministère prévoit le 19 décembre l'affectation de 3 escadrilles en Bretagne, dont 2 à Lorient : la
B202 (bombardement) et la B203 (observation), la B201 allant à Brest.
Malheureusement, et malgré le piteux état de notre aviation maritime, le Ministre revoit le 21 février 1924 ses
prévisions à la baisse (10 escadrilles dont seulement 3 à effectif complet).
La B201, composée de 2 sections, sera la seule escadrille affectée en Bretagne et de plus au CAM Brest qui est …
en réserve.
Comme d'habitude, Lorient revit en été à l'occasion des exercices, de même qu'en septembre quand les GL22 et
GL23 s'installent, avec une partie du CAM de Brest, sur les rives du Scorff.
L'année 1925 ne fait pas changer le cap. Bonnes et mauvaises nouvelles alternent et il est difficile de tout
comprendre. A savoir, la B201 affectée à Brest (B pour Brest) devient la 3R1 (3 pour l'arrondissement de Lorient)
le 1er mars, pour disparaître en fin 1926 et prendre le sigle de 2R1 (2 pour l'arrondissement de Brest). Pour info, la
2R1 deviendra 2S1 le 1/04/1928. Le 11 mai, le CAM Lorient est fermé et celui de Brest réarmé à compter du 1er
juillet. Lorient, conservant une trentaine de personnes, est considéré comme détachement du CAM de Brest. Il