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La
Hotchkiss
étant fixée sur le capot, l’hélice est munie de
déflecteurs
d’acier destinés
à dévier les balles susceptibles de déchiqueter les pales. A noter qu’avec la rotation de
l’hélice, les tirants maintenant ces déflecteurs donneront l’illusion d’un «cercle d’argent» qui
terrorisera les premiers pilotes allemands rencontrant en vol l’appareil ainsi bricolé…
Reste à Garros à prouver l’efficacité de son système.
Le 2 février 1915, Garros a mis au point son
MS-L armé.
Affecté à la
MS26
,
il
retourne au combat
.
Sur la route de Paris à Dunkerque, il fait escale sur le terrain d’Amiens
(photo 2) où stationne son ancienne
MS23
, Il y retrouve son ami
Eugène Gilbert
et lui
présente son avion de chasse, dont les installations semblent particulièrement intéresser les
mécanos de l’escadrille.
©
Du 1
er
au 15 avril 1915, il obtiendra avec son chasseur
trois victoires consécutives,
qui sont les
6
ème
, 7
ème
et 8
ème
de toutes les forces aériennes alliées
! (Sa deuxième victoire
contre un
Aviatik
[pilote :
Reuber
], est obtenue dans les environs d
'
Ypres
).
Malheureusement, une panne de moteur le contraint bientôt à un atterrissage forcé à
Ingelmunster
. Il tente vainement de mettre le feu à son appareil, mais il est fait prisonnier.
Les débris de son appareil sont confiés à
Anthony Fokker
qui, après les avoir étudiés, mettra
au point rapidement pour son
E-III
une véritable synchronisation du tir. Cet avion fera régner
tout le reste de l’année 1915 la terreur dans les rangs de l’aviation alliée, avant que le
DH-2
et
le
Bébé-Nieuport
viennent rétablir l’équilibre.
Il manquera le dynamisme et le charisme d’un
Garros
, prisonnier pour trois ans avant
sa spectaculaire évasion, pour assurer au sein de l’aviation française la diffusion de ce
système aussi simple que redoutablement efficace.