Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 289

Association ‘’Anciens Aérodromes’’
Site Eolys- Aérodrome de Merville-Calonne LFQT
Rue de l’Epinette, 62136 LESTREM-France
4
.
En octobre 1943, la Société de Travaux Publics 'Chemin' fait part à l'Etat que les autorités d'occupation ont
progressivement neutralisé le terrain en mettant en place des chevaux de frise et des barbelés, ce qui rend le
fauchage impossible. Très certainement, les autorités allemandes ont eu connaissance de ces activités aériennes,
aussi le terrain est neutralisé par la construction de massifs en pierres sèches de un mètre de hauteur disposés en
spirales et espacés de trente mètres environ, ces massifs sont coiffés d'un trépied en bois de deux mètres de
hauteur pris dans les blocs de pierres.
Le premier atterrissage, opération 'Buckler 1', sur le terrain 'Figue' fut programmé pour la nuit du 16 au 17
juillet 1943 à partir d'un bimoteur Hudson venant d'Angleterre et piloté par le Colonel FIELDEN avec comme
opérateurs au sol : PERY et de BEAUFORT. Le message d'exécution était « Le jardinier est amoureux ». Ce fut un
échec car le pilote n'a pas vu l'indicatif au sol.
La deuxième opération, opération 'Buckler 2', sur le terrain 'Figue' fut programmée pour la nuit du 24 au 25
juillet 1943 à partir d'un bimoteur Hudson venant d'Angleterre et piloté par le Commandant VERITY avec comme
opérateur au sol Paul RIVIERE. Le message d'exécution était « Le jour se lève ». Opération réussie.
La troisième opération, opération 'Thicket', sur le terrain 'Figue' était programmée les 27 et 30 mars 1944
pour un doublé de Lysander. La RAF donnait son accord à la condition expresse que l'arbre ou les buissons
gênants se trouvant sur le terrain soient coupés. Le 1er avril, l'opération de dégagement était réalisée et l'opération
pouvait avoir lieu. Ce n'est que dans l'après-midi du 4 juin, que le message d'accord « Le petit mouton sera tondu »
et le message d'exécution « La bergère n'a pas de coeur » étaient passés à la BBC à 13h 30 et à 19 heures, mais
pas à 21h 15. Vers 22h 30, une bonne dizaine de personnes étaient arrivées aux Bergeries de Saint Vulbas, à
proximité du terrain, il y avait là les responsables de l'opération : Jannick RIVIERE, André CHARLOT, Jean
TRIOMPHE, ainsi que les sept passagers au départ et l'équipe de réception. Cette dernière était composée de la
famille d'Emile BARBACHOU (le père, la mère, la grand-mère et les deux enfants) fermiers demeurant aux
Bergeries, Albert MARTIN et son épouse venant de Lagnieu et Francisque LEMARIA venant de Saint Sorlin en
Bugey. Sur place, Emile BARBACHOU confirma que le message n'était pas passé à 21h 15, mais qu'il offrait à
tous un casses-croute dans sa ferme. Vers minuit, un des invités, qui était sorti faire quelques pas, entendit un
ronflement et vit deux petits avions tourner autour de la maison. Alertés tout le monde fit des signaux : le chef
d'opération installa en hâte son balisage et envoya sa lettre en morse. Les deux appareils se posèrent alors : deux
Lysander venant de Calvi en Corse. Dès que les avions furent repartis, Jannick RIVIERE prit la route pour
emmener jusqu'à Lyon les trois passagers arrivés.
La quatrième opération, opération 'Thicket 2', sur le terrain 'Figue prévue à partir de deux Lysander venant
de Corse fut tentée une première fois sans succès dans la nuit du 10 au 11 juillet 1944. Le surlendemain, les deux
Lysander déposèrent trois passagers. Ces deux appareils étaient pilotés par Georges LIBERT et Bernard
CORDIER qui avaient quitté ce terrain le 24 juillet 1943. Les opérateurs au sol étaient Emile BARBACHOU et sa
famille.
Du 12 septembre au 2 octobre 1944, l'US Army Air Force installe, sur l'emprise du terrain d'aviation de 'La
Mière', entre la route de Lotettes à Lagnieu et le Rhône,. un terrain de campagne doté d'une piste en tôles
perforées. Les 523 et 524 Squadron du 27 Figther Group dotés d'une cinquantaine de chasseurs bombardiers P 47
Thunderbolt participent aux missions d'attaque au sol des troupes allemandes en retraite en Bourgogne et Alsace.
En 1947, l'aérodrome de 'La Mière' est conservé dans le domaine de l'Etat, le locataire est toujours
l'entreprise 'Chemin' dont le bail vient à expiration le 31 octobre 1949. En juillet 1952, une lettre du Directeur des
Domaines concerne la rétrocession possible à leurs anciens propriétaires des terrains de l'aérodrome de 'La
Mière'. Lors des événements d'Alger, en 1961, le terrain fut à nouveau neutralisé par des chevaux de frise.
Début 1970, à proximité de cet ancien aérodrome, débutent les travaux de construction de la centrale
nucléaire du Bugey. Les landes pierreuses de la Plaine de l'Ain prennent des couleurs avec la mise en culture des
terrains, suite à l'installation d'un réseau d'eau par aspersion.
En 2011, on parle de la mise en place, à proximité de la centrale, de la construction d'un dépôt de déchets
nucléaires de 50 années de vie...
1...,279,280,281,282,283,284,285,286,287,288 290,291,292,293,294,295,296,297,298,299,...906
Powered by FlippingBook