Magazine 2A Anciens Aérodromes - page 160

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TERRAINS PROVISOIRES DE L’ARME SAVANTE
Des expériences d’aérostation militaires avaient
déjà court au « camp Français » de Gidy. Un camp
pittoresque où étaient casernés des tirailleurs
Algériens, « les Turcos », ainsi que le Ville de
Langres, un ballon en soie fabriqué à Tours qui
évoluait tant bien que mal dans les plaines de
Beauce, manœuvré maladroitement par des
aérostiers débutants et encadrés par les seuls
militaires capables de naviguer : des marins. Lors
des essais du Ville de Langres, Aurelle de
Paladines envoya depuis son camp de St Péravy la
Colombe une estafette pour savoir d’où était parti
ce ballon qu’il croyait libre. Il n’était pas prévenu de
l’arrivée des aérostiers. Equipé d’un appareil morse
dans sa nacelle, le Ville de Langres envoya alors
un message à Tours : « nous sommes en l’air à 180
mètres de haut, nous découvrons de fort bien la
plaine mais un brouillard épais nous cache la forêt.
Nous recommencerons l’expérience par temps plus
clair».
Les Tissandier installent le Jean-Bart, un autre
ballon, à Saran-les-Ormes au Château du
Colombier devenu « centre des opérations
d’aérostiers militaires » pour la circonstance. La
ferme Montjoie, sise sur la propriété, accueille les
hommes du 39
ème
de ligne chargés du « traînage »
du ballon. Le Ville de Langres et le Jean-Bart
surveillent les plaines de la Beauce et la forêt des
Loges (actuelle forêt domaniale d’Orléans). Le
République Universelle également nommé Le
Lafayette les rejoindra bientôt. Lors des
accrochages, nombreux en région Centre, le
« traînage » des aérostats s’effectuait non sans mal
entre l’usine à gaz d’Orléans et les camps de Saint
Lyé, Chanteau, Rebréchien, Chilleurs aux bois et
Jargeau au gré des batailles et retraites au nord
d’Orléans dans des conditions climatiques parfois
exécrables : orages et vents forts, températures
négatives particulièrement rudes cet hiver là (d’où
le nom de « retraite infernale »). C’est avec le
ballon le République universelle, surpris en
manœuvres vers Chilleurs-aux-Bois, que la retraite
vers le sud de la Loire commence : dégonflé et
replié à la hâte, le ballon est chargé sur un
tombereau réquisitionné. La horde de fuyards se
regroupe ensuite en Sologne ou quelques officiers
tentent de rassembler un semblant d’armée.
DES BALLONS ET DES PIGEONS
Seuls les pigeons parviennent à rejoindre la
capitale assiégée. Les tentatives effectuées en
ballon par les Tissandier ont échoué à plusieurs
reprises. En 136 jours de siège, sur les 67 ballons
qui ont toutefois réussi à quitté Paris 5 ont été
capturés par les uhlans : - Le Bretagne N°20 à
Verdun, le Galilée N°24 à Chartres, le Daguerre
N°28 à Ferrières, le Ville de Paris N°42 à Wetzlar
(Prusse), le Général Chanzy N°46 à Rottemberg
(Bavière). Deux autres se sont abîmés en mer : le
Jaquart N°34 CAP Lizard en mer d’Irlande et le
Richard Wallace N°66 au large de la Rochelle ou
en baie d’Arcachon. Au gré des vents et du hasard,
la « roue aéronautique » du siège de Paris ne
prévoyait pas les caprices des vents.
Le Neptune N°1 était un ballon captif destiné à
l’observation qui fut installé avec le Strasbourg au
campement de la place St Pierre au bas de la butte
Montmartre. Il fut le premier ballon à expérimenter
la possibilité de quitter la ville assiégée.
Gaspard Félix Tournachon dit ‘Nadar’, journaliste
caricaturiste aéronaute et photographe, a de sa
propre initiative crée la compagnie d’aérostiers
destiné à l’usage militaire avec Camille Legrand dit
‘Dartois’ et Jules Dufour dit ‘Dureof’. C’est la raison
pour laquelle certains ballons ne sont pas
comptabilisés et numérotés avec les ballons des
postes libres et montés ayant quittés la capitale.
Parmi ces ballons nous retrouvons le Strasbourg,
l’Impérial, l’Union », le National, le Ville de
Langres…
Un ballon, le Ville d’Orléans N°33, parti de nuit et
porté par des vents forts a atterri en Norvège. Il
faudra quinze jours à l’équipage pour revenir et
remettre un pli urgent destiné au Général Aurelle de
Paladines. Ce retard eut de fâcheuses
conséquences. Rolier le pilote du Ville d’Orléans et
Béziers, franc tireur, ont eut loisir de visiter Lifjeld,
Seljord et Christiana.
Autres ballons : Armée de la Loire N°53, le
Gambetta N°56, Général Bourbaki N°63, Général
Cambronne » N°67 dernier ballon sorti de Paris
assiégé avec la bonne nouvelle de l’armistice le 28
janvier 1871.
LA GUERRE OUBLIEE
Les deux grands conflits mondiaux du XXe siècle
ont fait oublier cette guerre mal connue qui s’est
soldée par une cuisante défaite de l’armée
française. Elle dura à peine six mois, de la mi-juillet
1870 à la fin janvier 1871, et le théâtre de ses
opérations n’a pas outrepassé les frontières de la
métropole. Elle se divise en deux périodes : la
guerre Impériale et la guerre républicaine
également nommée Défense nationale. La période
Impériale, longue d’un mois environ, vit la perte de
l’Alsace et de la Lorraine entre le siège de Metz et
la désastreuse bataille de Sedan qui provoqua la
déchéance de Napoléon III le dimanche 4
septembre 1870 et la proclamation de la Troisième
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