Association ‘’Anciens Aérodromes’’
Site Eolys- Aérodrome de Merville-Calonne LFQT
Rue de l’Epinette, 62136 LESTREM-France
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Mais à qui et à quoi, ce terrain était-il destiné ?
Des passionnés d’appareils motorisés qui construisaient des « avionnettes » selon la méthode préconisée par
Henri MIGNET réalisaient quelques sauts de puce dans la plaine de Corbas. Mais, le 19 novembre 1934, ces
passionnés que sont ARNAUD, BONNEL, FELLOT, FREMION, LACOUR, LAYAT, LEMAIRE, TRIBOLLET créent
à Lyon, l’Amicale d’Aviation légère (AAA), premier groupement organisé d’Amateurs, sous la présidence de
Georges BERAUD. Ils disposaient d’un modeste atelier loué, au fond d’une cour, au 37 de la rue Francis de
Pressensé à Villeurbanne (à proximité du domicile du Président Georges BERAUD). C’est ainsi qu’est réalisé le
« FELLOT-LACOUR n°1 (du nom de ses constructeurs), qui commença ses essais de roulement sur le terrain de
l’aéroclub de Villefranche sur Saône-Le Colombier, le 13 avril 1936. Le hangar de cet aéroclub déjà fort encombré,
obligea les membres de l’AAA à prévoir un autre terrain pour leurs essais.
Cette Amicale loua en 1937, par l’intermédiaire de Claude MENETRIER, «le terrain des bruyères ». En quelques
semaines, les membres de l’AAA occupèrent leurs loisirs du samedi et dimanche, à niveler le sol à la pelle et à la
pioche. Un hangar en aggloméré, recouvert de plaques de tôles, est construit par l’entreprise de Jean
PRABONNEAU, et une cabane en bois sert pompeusement de « club-house ». En 1938, le « FELLOT-LACOUR n°
2 » (FL.2) volait.
Jusqu’à la guerre, en 1939, le « terrain des bruyères » à Reyrieux allait connaître une période faste et mériter le
titre de « Premier terrain privé Amateur de France ». Dans le hangar, on trouvait : le FL.2, le Pou du Ciel de
LAYAT, deux autres Pou fabriqués par l’AAA, les HM. 8 de LEMAIRE et COULAUD. Malgré les interdictions,
l’absence de brevets, d’assurances, d’immatriculations, etc. les pilotes de l’AAL prirent l’habitude de s’aventurer
sur des terrains d’aviation voisins. Sur le plan local, les habitants de Reyrieux n’étaient guère passionnés par ces
étranges machines qu’étaient les « pou du ciel » ou « avionnettes ».
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, « le terrain des bruyères » fut transformé en champs de pommes de
terre et cultures maraîchères. Au lendemain de la Libération, deux cent prisonniers allemands logeaient dans le
hangar.
Dés l'été 1945, les pilotes de l'AAA trouvèrent le « terrain des Bruyères » envahi par les genêts. Mais il
fallait remonter et réviser les appareils qui avaient été cachés pendant quatre années de guerre. Des difficultés
administratives quant à la réglementation en vigueur, l'éloignement du terrain, firent que les pilotes de l'AAA se
rapprochèrent, dans les années 1950, des terrains d'aviation de Satolas et de Bron.